Une quadragénaire devait répondre de dénonciation mensongère à une autorité judiciaire entraînant des recherches inutiles.
En septembre 2009, celle-ci s’est présentée au commissariat pour dénoncer un viol par l’homme avec qui elle venait de passer la nuit, après une sortie de discothèque.
Les faits qu’elle décrit lors de sa première audition sont édifiants. Après avoir invité l’homme chez elle, il se serait montré violent et l’aurait forcé à pratiquer des actes sexuels peu conventionnels (introduction d’objets, urophilie, crachats, etc.). Dès la seconde audition de la plaignante, la version évolue. Elle n’a certes pas apprécié la nature des rapports sexuels mais ils étaient librement consentis. Le viol n’est donc pas caractérisé.
Mais pourquoi a-t-elle porté plainte ? Au petit matin, son amant lui fait comprendre que l’histoire n’ira pas plus loin car il est déjà engagé ailleurs. « Je n’ai pas apprécié d’être traitée comme un bouche-trou. Il m’a manqué de respect et le portable, ça m’a choquée. » En effet, après son départ, la quadragénaire se rend compte de la disparition de son téléphone. Dans un premier temps, elle est persuadée que son partenaire le lui a dérobé… jusqu’à ce qu’elle entende une sonnerie. Le téléphone n’est pas dans les poches de son pantalon mais… dans son vagin. « Je ne l’avais pas senti. Je n’avais pas remarqué qu’il me l’avait introduit, déclare-t-elle. J’ai porté plainte parce que ça ne se fait pas.
» Dans son réquisitoire, la procureure met en avant les contradictions de la prévenue. « Elle est là pour dénonciation d’infractions imaginaires. Elle n’a pas cessé de faire évoluer ses versions. Les rapports sexuels étaient consentis. Elle a porté plainte parce qu’elle s’est sentie trahie dans son amour-propre. Le monsieur risquait de la prison ». Pour l’avocate de la défense, « ma cliente est maladroite dans son récit. Elle n’est pas juriste. Si elle a accepté la première partie du rapport, elle a ressenti comme un viol l’introduction du téléphone portable contre sa volonté. » Considérant que les faits ne sont pas caractérisés, elle réclame la relaxe.
Au final, elle a été déclarée coupable et condamnée à 500 E d’amende avec sursis.